Les vampires

Le vampire est un type de revenant qui fait partie des grandes créatures légendaires issues des mythologies où se combinent de diverses manières l’inquiétude de l’au-delà et le mystère du sang. Suivant différents folklores et selon la superstition la plus courante, ce mort-vivant se nourrit du sang des vivants afin d’en tirer sa force vitale, ses victimes devenant parfois des vampires après leur mort. La légende du vampire puise ses origines dans des traditions mythologiques anciennes et diverses, elle se retrouve dans toutes sortes de cultures à travers le monde. Le personnage du vampire est très populaire en Europe au début du xviiie siècle. Vers 1725, le mot « vampire » apparaît dans les légendes d’Arnold Paole et de Peter Plogojowitz, deux soldats autrichiens qui, lors d’une guerre entre l’Empire d’Autriche et l’Empire ottoman, seraient revenus après leur mort sous forme de vampires, pour hanter les villages de Medvegja et Kisiljevo. Selon ces légendes, les vampires sont dépeints comme des revenants en linceul qui, visitant leurs aimées ou leurs proches, causent mort et désolation. Michael Ranft écrit un ouvrage, le De masticatione mortuorum in tumulis (1728) dans lequel il examine la croyance dans les vampires. Le revenant y est complètement, et pour la première fois, assimilé à un vampire, puisque Ranft utilise le terme slave de vampyri. Par la suite, le bénédictin lorrain Augustin Calmet décrit, dans son Traité sur les apparitions (1751), le vampire comme un « revenant en corps », le distinguant ainsi des revenants immatériels comme les fantômes et autres esprits. La vampire est ainsi assimilé aux strigoi et aux stryges, dont le corps est physique, matériel. Diverses explications sont avancées au fil du temps pour expliquer l’universalité du mythe du vampire, entre autres les phénomènes de décomposition des cadavres, les enfouissements vivants, des maladies telles que la tuberculose, la rage et la porphyrie, ou encore le vampirisme clinique affectant les tueurs en série qui consomment du sang humain. Des explications scientifiques, psychanalytiques ou encore sociologiques tentent de cerner la raison qui fait que le mythe du vampire perdure à travers les siècles et les civilisations. Le personnage charismatique et sophistiqué du vampire des fictions modernes apparaît avec la publication en 1819 du livre Le Vampire de John Polidori, dont le héros mort-vivant est inspiré par Lord Byron, Polidori étant son médecin personnel. Le livre remporte un grand succès mais c’est surtout l’ouvrage de Bram Stoker paru en 1897, Dracula, qui reste la quintessence du genre, établissant une image du vampire toujours populaire de nos jours dans les ouvrages de fiction, même s’il est assez éloigné de ses ancêtres folkloriques avec lesquels il ne conserve que peu de points communs.Avec le cinéma, le vampire moderne est devenu une figure incontournable, aussi bien dans le domaine de la littérature que de celui des jeux vidéo, des jeux de rôle, de l’animation ou encore de la bande dessinée. La croyance en ces créatures perdure et se poursuit aussi bien dans le folklore populaire que par des cultures, notamment gothiques, qui s’y identifient. Un certain nombre d’animaux ont été mis en relation avec les vampires, notamment les chauves-souris dites vampires (trois espèces de la sous-famille des Desmodontinae) qui, après leur découverte au xviiie siècle en Amérique du Sud par Buffon, ont été intégrées au folklore vampirique. Bien qu’aucune espèce de chauve-souris d’Europe ne se nourrisse de sang, elles ont souvent, et depuis longtemps, été associées à la figure du vampire. Cette association, totalement fictive car les chauves-souris sont incapables d’attaquer un être humain, peut s’expliquer par leurs mœurs nocturnes et leurs morsures lorsqu’on les attrape. Le comte Dracula est ainsi censé se transformer en chauve-souris, motif repris abondamment dans le cinéma d’horreurm. La scène de transformation se retrouve chez Lon Chaney, Jr. en 1943 dans le film Le Fils de Dracula. En Europe, la chauve-souris est, comme d’autres animaux nocturnes, représentée comme une créature du Diable, et une légende des Balkans rapporte que ces animaux seraient maudits pour avoir mangé l’Eucharistie. Dans la tradition héraldique anglaise, la chauve-souris signifie la « conscience du pouvoir du chaos et des ténèbres ». Des chauves-souris furent qualifiées de « vampires » en référence au mythe vampirique puisque le terme apparaît en 1774, soit près de 30 années après la création du mot selon l’Oxford English Les plantes parasites telles que les cuscutes sont assimilées à des vampires végétaux. La croyance en des vampires végétaux existe encore chez des gitans musulmans de Kosovo-Metohija qui considèrent que les taches rouges sur les potirons et les melons d’eau sont des marques de sang. On se retrouve dans le prochain article !

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